Temple de Preah Vihear

Le temple de Preah Vihear, dédié à Shiva, se trouve au bord d’un plateau qui domine la plaine du Cambodge, dans le nord du pays. Composé d'une série de sanctuaires reliés par un système de chaussées et d'escaliers s'étendant sur un axe de 800 m, le temple date de la première moitié du XIe siècle.
Son histoire complexe remonte cependant au IXe siècle, époque à laquelle un ermitage a été fondé. Ce site est particulièrement bien préservé, essentiellement en raison de sa situation reculée. L'ensemble est exceptionnel pour son architecture, adaptée à la fois aux contraintes naturelles du site et aux fonctions religieuses du temple, ainsi que pour la qualité des ornementations de pierre sculptée.

Preah Vihear est un chef-d’œuvre remarquable de l’architecture khmère. Il est très «pur» dans sa configuration comme dans la finesse de ses décors.

La propriété du bien fit l'objet de tractations intenses au XIXe siècle et au début du XXe siècle entre les Français et les gouvernements thaïlandais. Un traité de 1904 la conféra à la France, dont le Cambodge était un protectorat. Il fut revendiqué par la Thaïlande en 1934 et occupé six ans plus tard. Ce n'est qu'en 1962 que la Cour Internationale de Justice de La Haye en confirma la propriété par le nouvel État indépendant du Cambodge.

Phnom Penh et Bangkok revendiquent tous deux la propriété du temple de Preah Vihear, vieux de neuf cents ans, également connu sous son nom thaï de Phra Wihan, auprès de la Cour Internationale de Justice (CIJ). Celle-ci se prononce en faveur du Cambodge et la Thaïlande reçoit l’ordre de retirer ses troupes de la zone.

Pendant un demi-siècle, bien que sa population en garde un souvenir amer, Bangkok ne remet pas en cause la décision judiciaire Wihan, jusqu’à ce qu’en juin 2008, le Cambodge parvienne à faire classer le temple au patrimoine mondial de l’UNESCO, réveillant ainsi la ferveur nationaliste de part et d’autre de la frontière.

Aujourd’hui, le cœur du conflit est moins la perte du Preah Vihear que les 4,6 km2 de territoire contigus au temple dont Bangkok et Phnom Penh se disputent la souveraineté.

Il y a donc des escarmouches entre les deux pays, de ce fait, la visite du temple est soumise à des autorisations de la part du gouvernement cambodgien, le site est classé en zone militaire, ce qui explique le peu de touristes qui se risquent à le visiter.

Ces photos sont prises en début de soirée, l’éclairage particulier ajoute un peu de mystère à ce lieu magnifique, on est au pied de la frontière avec la Thaïlande, tout en bas des marches.

Magnifique !

Nous étions 6 étrangers plus Deth, notre guide, au milieu des soldats et de leur famille. Dépourvus de tout, habitant sous des sacs de sable, ils attendent…